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Channel: James Brolin – Critique Film
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Test Blu-ray : Enfer mécanique

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Enfer mécanique

 
États-Unis : 1977
Titre original : The car
Réalisation : Elliot Silverstein
Scénario : Dennis Shryack, Michael Butler, Lane Slate
Acteurs : James Brolin, Kathleen Lloyd, John Marley
Éditeur : Elephant Films
Durée : 1h36
Genre : Fantastique, Horreur
Date de sortie cinéma : 28 septembre 1977
Date de sortie DVD/BR : 12 décembre 2018

 

 

Une énorme berline noire roule à tombeau ouvert sur la route du désert. Est-ce un fantôme, un démon ou le diable lui-même ? Cette berline noire qui commence à terroriser les habitants d’une petite ville du Nouveau-Mexique. Les policiers du comté, menés par le shérif Everett et le capitaine Wade Parent, commencent l’enquête. Le soir, Everett est à son tour fauché sur la grande rue du village…

 

 

Le film

[4/5]

Nombreux sont les films ayant choisi de donner aux objets inanimés une « vie », et la capacité de se mouvoir et d’agir sans l’aide de l’homme. Parmi ceux-ci, On pourra aisément répertorier quelques cas de voitures « vivantes » se déplaçant de leur propre chef et sans avoir besoin de chauffeur – sans même évoquer les dessins animés, on pense presque automatiquement à Herbie, la Volkswagen de la série Un amour de coccinelle, ou encore à Christine, la Plymouth Fury possessive imaginée par Stephen King et immortalisée sur pellicule par John Carpenter.

Si elle n’a pas marqué les mémoires de façon aussi durable que les deux exemples que l’on vient de citer, la Lincoln Continental Mark III d’Enfer mécanique se pose pourtant là dans le genre agressif. Avec une dizaine de victimes à son actif, elle affiche même un tableau de chasse plus important que celui de Christine, mais dans un cas comme dans l’autre, il semble évident que la voiture a déjà fait des victimes avant celles qui nous sont montrées dans le film, et qu’elle en refera également après les événements qui nous ont été relatés. On a donc dans les deux cas une bonne grosse saloperie de bagnole possédée, même si les films ne nous aideront pas forcément beaucoup à déterminer la véritable « nature » du mal qui semble les habiter.

En revanche, la comparaison que l’on pourrait établir les deux films s’arrête là : la maestria technique développée par Carpenter sur Christine, l’aspect sombre, poisseux et vénéneux dont il imprègne son film, n’ont absolument rien à voir avec l’ambiance mise en place par Elliot Silverstein, grand habitué des formats TV, qui va plutôt chercher son influence du côté des fracassants débuts de Steven Spielberg : on trouvera en effet dans Enfer mécanique beaucoup de Duel (1971), de Sugarland Express (1974) et même des Dents de la mer (1975). Comme dans Duel, le récit est articulé autour d’une mystérieuse voiture écrasant les gens sans raison apparente, mais la construction narrative du film évoque quant à elle beaucoup plus Les dents de la mer, avec une exposition très longue, s’attachant beaucoup aux personnages, qui provoque une montée en tension graduelle au fur et à mesure que la psychose générale autour de la voiture atteint les membres de la petite ville ; il faut dire qu’il y a de quoi avoir peur de cette voiture, impressionnante, massive, customisée, noir mat, vitres teintées, sans conducteur, sans plaques d’immatriculation, sans même de poignées aux portières – une voiture « fantôme » qui apparaît tel le grand blanc des fonds marins au moment où on s’y attend le moins pour redisparaitre à nouveau ensuite, sans jamais se faire repérer.

Et même si Elliot Silverstein n’a pas le talent de Spielberg pour faire monter la tension, on admettra que le soin apporté à la présentation des différents personnages permettra au spectateur de ressentir d’avantage d’empathie à leur endroit, ce qui s’avérera payant quand arrivera la mort de certains d’entre eux, le film n’hésitant d’ailleurs pas à sacrifier des personnages importants – ce qui, admettons-le, est une pratique rare et assez surprenante. Mais Enfer mécanique n’est pas avare en surprises, comme le montrera la longue et intense scène de poursuite centrale, qui risque fort de vous faire hausser les sourcils si vous n’avez encore jamais vu ce petit trésor de série B, certes imparfait mais sur lequel le temps ne semble finalement avoir que très peu d’emprise.

 

 

Le Blu-ray

[4,5/5]

Béni soit Elephant Films, qui nous propose de redécouvrir en Haute Définition quelques pépites de l’horreur au sein d’une vague de sorties étalées sur les mois de novembre / décembre 2018 ! L’occasion pour La sentinelle des maudits, L’île sanglante, La nurse, Enfer mécanique, Le fantôme de Milburn et Enterré vivant de s’offrir un très attendu lifting HD sur galette Blu-ray, et aux nouvelles générations de découvrir quelques classiques oubliés.

C’est donc Elephant Films qui nous propose aujourd’hui de redécouvrir Enfer mécanique sur support Blu-ray, après une édition DVD épuisée depuis longtemps se revendant à prix d’or sur le marché de l’occasion. La copie Haute-Définition d’Enfer mécanique est de très bonne tenue, avec un grain cinéma respecté aux petits oignons, et des contrastes finement travaillés. La restauration a fait place nette des tâches, rayures et autres griffes disgracieuses, et propose une image relativement stable, avec néanmoins quelques fourmillements discrets sur certaines séquences. Le piqué est cela dit d’une très belle précision, tout semble donc réuni pour (re)découvrir cette œuvre méconnue dans les meilleures conditions possibles. Côté son, l’éditeur nous propose la VF d’origine et la VO en DTS-HD Master Audio 2.0 ; les deux mixages sont équilibrés, sans souffle ni bruits parasites. Les dialogues sont parfaitement clairs, on appréciera la VF d’époque un brin surannée et les sous-titres ne souffrent d’aucun problème particulier.

Côté suppléments, Elephant Films nous propose, outre les bandes-annonces non restaurées de quelques films de cette vague horrifique, une intéressante présentation du film par Julien Comelli. Il nous propose donc un retour sur le contexte de tournage, le casting et le rapport de l’œuvre au cinéma de Steven Spielberg.

 


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